Livia Gnos

pars pro toto (ou la partie pour le tout)

2017

102 Seiten / 102 pages

25 x 25 cm, Edition de poche 18 x 18 cm

 

 

Ausgangspunkt für "pars pro toto" war die Absicht, eine schriftliche Arbeit in meinem künstlerischen Werk zu verankern und sie als Teil davon zu betrachten.

Aus einem anfänglich dichten, fast undurchdringlichen Gewirr an Gedanken haben sich mit der Zeit zwei parallele Formen heraus gebildet: Einerseits entwickelte ich kurze, intuitive und oft sehr persönlich gefärbte Textfragmente, welche meine zeichnerische Arbeit im Atelier oder indirekt darauf bezogene Beobachtungen ausserhalb reflektierten; andererseits arbeitete ich kontinuierlich an einem nüchterneren Text, in welchem ich die in den kurzen Fragmenten auftauchenden Themen zu entschlüsseln suchte. Ich war also in gewisser Weise gleichzeitig in schreibender und in lesender Position.

Diese Gleichzeitigkeit kommt nicht von ungefähr. Da ich zweisprachig lebe, zumeist in einer Sprache denke und in einer anderen spreche, oder in einer Kombination von beidem, ist mein Denken von Dualität geprägt. Diese Doppelgleisigkeit kann sich sowohl widersprüchlich als auch bekräftigend auswirken. Das Hinüberführen einer Idee von einem Raum in einen anderen war bereits in meiner Kindheit allgegenwärtig. Meine fast gleichaltrige Schwester und ich hatten die Gewohnheit, einander alles Erlebte unzählige Male wieder zu erzählen, mal durchs Vergrösserungsglas gesehen, ein anderes Mal durchs Fernglas. Dadurch kultivierten wir Verstrickungen und Verbindungen, welche uns von einem Thema zum nächsten führen konnten.

 

 

Le point de départ pour "pars pro toto" était l’envie d’ancrer un travail écrit dans mon œuvre artistique, de le considérer comme en faisant partie intégrante.

A partir d’un initial enchevêtrement de pensées dense, presque impénétrable, se sont révélées avec le temps deux formes parallèles : d’une part je développais des fragments de textes courts, intuitifs et souvent très personnels, accompagnant ma pratique de dessin à l’atelier ou des observations s’y référant indirectement ; d’autre part je travaillais de manière continuelle un texte plus neutre, dans lequel je cherchais à déchiffrer les thèmes émergeant dans les courts textes. Je me trouvais donc en quelque sorte dans une position simultanée d’écrivaine et de lectrice.

Cette simultanéité ne doit rien au hasard. Comme je vis de manière bilingue, je pense souvent en une langue et parle en une autre, ou en combinant les deux. Ma raison est donc empreinte de dualité. Cette double voie ou voix peut s’exprimer en contradiction, mais également en affirmation. Le passage d’une idée, d’un espace à l’autre était présent déjà dans mon enfance. Ma sœur et moi, presque du même âge, avions l’habitude de nous raconter l’une à l’autre tout ce que nous vivions, de manière répétée, parfois comme si nous le regardions à travers une loupe et d’autres fois à travers une longue-vue. Nous tissions ainsi des implications et des liens qui pouvaient nous mener d’une thématique à l’autre.

 

 

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Auszüge / extraits


"Il fait froid. Il fait humide.


En fait, il pleut tous les jours en ce début d’été.


Je mets mes mains dans les poches de mon manteau, étire mon dos, attends le train.


Dans ma poche gauche : un cristal de roche poncé, lisse, doux.


Dans ma poche droite : une petite grenouille en jade vert clair.


Mes mains serrent les deux objets. J’attends."


"Es ist kalt. Es ist feucht.


Es regnet eigentlich jeden Tag in diesem Frühsommer.


Ich stecke die Hände in die Manteltaschen, strecke meinen Rücken, warte auf den Zug.


Links: ein flacher, ovaler, samtig glatter, geschliffener Bergkristall.


Rechts: ein Fröschlein aus hellgrüner Jade.


Meine Hände umschliessen die beiden Gegenstände. Ich warte."

 
"(...) ou pour mieux l’exprimer : la spirale traverse le papier. Il ne s’agit pas d’un mouvement en diagonale, mais en forme de cercles. La ligne trace un chemin, de l’intérieur vers l’extérieur. Comme lorsqu’on traverse un champ immense. Je dessine à main levée, au pinceau et à l’aquarelle, ou à l’encre. Lorsque je me concentre totalement, la pointe du pinceau devient une partie de mon corps. Autant partie de ma main, que partie de mes yeux. Mes gestes sont dirigés par mon regard et mon souffle. Le papier réagit à l’encre comme le souffle au mouvement. (...)"


"(...) oder, vielleicht besser ausgedrückt: durchquert. Natürlich handelt es sich nicht um eine quere Bewegung, sondern um eine runde. Die Linie legt einen Weg zurück, von innen nach aussen. Wie wenn ein grosses Feld durchquert wird. Ich zeichne von Hand, mit Pinsel und Aquarellfarben oder Tusche. Wenn ich mich vollkommen konzentriere, wird die Pinselspitze Teil meines Körpers. Sowohl Teil meiner Hand, als auch Teil meiner Augen. Meine Gestik wird durch meinen Blick und meinen Atem gesteuert. Das Papier reagiert auf die Tusche wie mein Atem auf die Bewegung. (...)"

 
"(...) Le dessin – comme la marche – accompagne la pensée, suit la pensée, la stimule. Le dessin est un processus, une recherche. Il échappe à l’aspiration vers une forme définitive. Son support, le papier réagit à la trace de ce qui vient d’être pensé, dessiné, peut-être même simplement à la température des mains ou aux résidus de ce qui a été touché auparavant. Il réagit éventuellement aussi aux indices d’émotions tout juste vécues. Ce support et ces traces vivantes font partie du dessin en train d’apparaître, tout comme le contenu véhiculé par celui-ci, articulé de manière tout à fait modeste. Il comporte un certain paradoxe : le dessin est en partie un essai de comprendre, saisir le monde – en tout cas partiellement –, d’autre part il vit essentiellement de ce qui est inattendu, du hasard. Je considère donc le dessin comme une image d’un moment précis, comme une empreinte de la pensée. (...)"


"(...) Zeichnen – wie gehen – begleitet das Denken, folgt dem Denken, stimuliert das Denken. Zeichnen ist ein Vorgehen, eine Suche. Es entzieht sich dem Streben nach einer schlussendlichen Form. Das Papier und dessen Reaktion auf die Spur des Gedachten, Gezeichneten, möglicherweise sogar bereits auf die Temperatur der Hände oder auf die Spuren dessen, was kurz zuvor angefasst, gegessen wurde, oder auch auf Hinweise eben erfahrener Gefühle, sind ebenso Teil der nun entstehenden Zeichnung wie der Inhalt, welchen diese auf ganz bescheidene Weise anspricht, vermittelt. Sie stellt ein gewisses Paradox dar: Einerseits ist die Zeichnung an sich ein Versuch, die Welt – zumindest teilweise – zu erfassen, zu ordnen, andererseits lebt sie vom Unvorhergesehenen, vom Zufall. Ich betrachte insofern die Zeichnung als ein Abbild eines bestimmten Moments, die Spur eines Gedankens. (...)"